mardi 20 juillet 2010

Pontifions sur la littérature

Hier, j'ai lu Amélie Nothomb. "Mercure", pour être plus précis. Ca ne m'a pas beaucoup plu, et je suis sympa de me contenter d'une litote. En revanche, ça m'a fait réfléchir à ce que j'attendais d'un roman, à ce que j'en retenais. Je crois avoir assez récemment évolué dans mon rapport à l'oeuvre littéraire, pour diverses raisons : là où je n'accrochais qu'aux histoires et - un peu - au style, mes attentes sont aujourd'hui différentes, plus complexes, tellement complexes d'ailleurs qu'une flemme sordide m'interdit de vous les lister.

En revanche, je suis en accord parfait avec les lignes qui suivent, et qui gagneraient à être lues, au hasard, par une certaine Amélie.

"La science explique le monde, elle répond aux questions. Elle veut savoir. La littérature veut s'étonner. Elle est à base d'éblouissement. Elle ne répond pas, elle questionne. Elle prend plaisir à ne pas comprendre, comme un enfant devant le prestidigitateur. Elle est en état de fascination. Le poète aime mieux être ébloui que renseigné. Ce qui la passionne, ce n'est pas le pourquoi, c'est le comment. Comment les choses se passent. Car on n'y comprend rien. On s'y trouve tellement habitué qu'elles paraissent toutes naturelles. Mais arrêtez-les une seconde. Ou regardez-les passer en restant immobile, et vous n'y comprendrez plus rien. Un instant d'attention et tout devient un mystère.(…) C'est la tâche de la littérature de rendre ce mystère des choses. Elle a pour rôle de faire le portrait de l'indicible."
Alexandre Vialatte, "Et c'est ainsi qu'Allah est grand".

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Regarde-toi dans une glace et fais comme elle : réfléchis.