vendredi 3 mai 2013

05/05

C'est un aveu qui me coûte, de ceux qu'on ne fait qu'allongé bien au chaud dans la confidentialité et le divan de cuir d'un psychothérapeute, mais je crois que je n'aime plus Jean-Luc Mélenchon.

Non qu'il s'agisse d'une rupture brutale, d'une crise conjugale finissant dans le sang et les débris, prends tes affaires et dégage je ne veux plus jamais te voir tu me dégoûtes, je suis globalement inapte aux psychodrames passionnels. C'est venu doucement, paisiblement, comme une fleur qui s'étiole et qu'on trouve moins belle. 

Parce qu'il était beau, Jean-Luc, avec ses harangues et ses poings serrés, et les tartes aux journalistes idiots qu'il distribuait avec cette vigueur infinie des prophètes habités par la mission divine (où Dieu serait Fidel Castro et l'Eden un goulag, je remercie Jean Quatremer de l'avoir précisé). Il était digne aussi, arc-bouté sur son discours rageur, sur ses indignations de fond ravalées au rang d'amusantes vociférations par un système qui ne veut pas les entendre, habité de cette énergie perpétuelle qu'il opposait à l'indifférence, à la résignation, à la bêtise. C'était l'époque où l'on voyait le courage avant la cravate.

Et puis progressivement ça lui a plu, cette posture d'indigné brutal, de tribun éclatant dont on retient les formules et plus tellement les idées, et qu'on invite pour divertir la ménagère entre deux tournées promotionnelles d'un comique à la mode, d'un acteur à la mode, qui lui taperont dans le dos pour mieux le salir, pour le rendre comme eux, con, satisfait, creux. Bien sûr il dit que c'est voulu, que c'est une stratégie, mais je ne suis pas dupe, Jean-Luc, je vois bien que t'es pas plus fort que le système, que t'es pas suffisamment costaud tout seul pour résister à cette machine à broyer le discours pour en faire de la purée communicante, de la novlangue lobotomisante, à cette machine à transformer la passion en orgueil et la conviction en fatuité. 

Alors je ne t'aime plus, plus vraiment, j'en ai marre de te défendre contre toi-même et de justifier tes conneries pour sauver le fond de ta pensée auprès des gens qui doutent de toi. Je ne te pardonne plus tout, et la distance critique rend l'amour insincère. 

Du coup, maintenant je t'écoute avant de te croire, et je pense avant d'être d'accord. Mais ça ne m'empêche pas de penser souvent comme toi. et comme je ne suis plus prisonnier de ta défense systématique, c'est   d'autant plus facile d'entendre l'homme politique en laissant de côté le trublion. 

Et pendant que le trublion sortait son balai, l'homme politique a appelé il y a quelques semaines à un rassemblement le 5 mai, à "une marche citoyenne pour une VIème République et contre l'austérité". Bon, je t'avoue que je m'en fous un peu de ta Sixième République, de tes appels à l'Histoire et de tes majuscules. Plus exactement je pense que c'est trop tôt, et pas le moment pour discuter d'institutions, et que ta volonté de ré-impliquer le quidam dans le jeu politique n'a aucune chance de passer par le sanibroyeur des médias mainstream sans être transformée en machin politicien qu'il n'entendra pas. On en appelle aux citoyens quand on a nourri les hommes et femmes qu'ils sont, tu prends la pyramide de Maslow à l'envers.

Contre l'austérité, par contre, et plus généralement contre cette politique du renoncement, de l'invocation perpétuelle de règles économiques qui seraient immuables et indiscutables, les entreprises font la croissance, la fiscalité est un poids, la flexibilité c'est indispensable, contre le tapis rouge déroulé à la doxa néo-libérale qu'on applique sans nuance depuis quinze ans sans jamais s'interroger sur son bien-fondé, là je veux bien marcher. Et pour qu'on ne me reproche pas de marcher contre, et d'être dans la contestation, je vais marcher pour la sauvegarde des services publics, pour la taxation des pigeons millionnaires qui voudraient qu'on finance les études de leurs enfants avec l'argent des autres, pour un SMIC européen qui empêchera ce dumping salarial intra-UE qu'on ne gagnera jamais face à la Chine, au Bangladesh et à leurs usines mortifères, pour les 35h, voire les 32, voire les 25h de travail hebdomadaire puisqu'il y a 5 millions de chômeurs et cent fois plus d'heures supplémentaires payées chaque année, pour le droit du travail, pour qu'on laisse tranquille les sans-papiers, les musulmans, les homosexuels, que ceux qui vivent en France y restent parce qu'on y est bien et pas parce que les impôts y sont moindres ou qu'ils ont échappé à la police des frontières.

J'irai marcher malgré ton mot d'ordre confus, malgré ton "coup de balai" un peu con, parce que je crois qu'on croie aux mêmes choses, et qu'on dénonce les mêmes solutions que ce gouvernement applique à l'identique du précédent passés les beaux discours et les symboles sociétaux. Et je marcherai d'autant plus quand je vois ces tartuffes de socialistes tortiller du cul devant ton "coup de balai" et expliquer la bouche en cul (oui ça fait beaucoup de culs) de poule qu'ils ne viendront pas parce qu'ils sont d'accord avec le fond mais pas avec la forme. Pardonnez-moi monsieur Jean Moulin, on voudrait bien vous aider à résister mais on aime pas trop comment vous parlez aux allemands, et je godwin pour ne pas faire plus brutal.

Ça fait vingt ans qu'ils barbotent dans un parti qui fait l'inverse de ce qu'ils disent, de ce qu'ils pensent, et ils se réfugient derrière des pudeurs de jeunes filles pour sauver les apparences, un fauteuil, ou je ne sais quoi. Je ne vous comprends pas, socialistes  Emmanuel Maurel, Jérome Guedj, Gérard Filoche, vous avez un cerveau et des tripes avant une carte de parti, me semble-t-il, et si vous changiez les choses de l'intérieur ça se saurait, votre aile gauche ne bat pas plus que celle d'un papillon. Et on n'a plus le temps d'attendre la tornade.

J'irai marcher, et il fera moche, et on sera douze, mais nous on aura la conscience tranquille.

vendredi 19 avril 2013

Civis pacem, para bellum

"21 avril. C'est donc la date qu'ils ont choisi pour leur prochain défilé, et c'est peu dire que le symbole leur va bien.

Voilà comment, l’œil vitreux et le sourcil froncé comme le printemps, je commençais cet article véhément (voire furibond (voire véner, disons-le)) et puis je me suis dit qu'en guise de premier bourgeon pour la renaissance (printanière) de ce blog, il y avait moins laid qu'une énième dénonciation des (Béatrice) bourges du Printemps Français.
(c'est bon t'as compris l'analogie printemps/Printemps, ou t'as trouvé ça lourd ?)


Mais je me rends compte que sur le sujet je suis sec. Je voudrais bien défendre le droit des homosexuels à vivre comme ils l'entendent, y compris et s'ils y tiennent en passant six mois de leur vie à stresser sur le plan de table et la température des huîtres pour le buffet-d'après-la-Mairie, mais il parait qu'il ne s'agit pas de ça. Qu'il s'agit de la Famille, qu'il s'agit des Valeurs, et de la Civilisation, et ça c'est quand même des grands mots devant lesquels on ne prend pas la parole à tort et à travers, comme ça, à la pause déjeuner. Pourtant moi aussi j'aime bien les grands mots, je leur colle des majuscules plus souvent qu'à mon tour, la Justice, la Morale, la République, mais la Civilisation, voilà, ça m'intimide. Ça contient tout, la Civilisation. La Religion ? Ouais. L'Histoire ? Pareil. La Science ? Toutes les sciences ? Ouais. La podologie ? La toxicologie ? La numérologie, l'astrologie, la démagogie ? Ouais. Le foie gras et les chips, les LEGO, Radiohead, les bi-bops, le SIDA, la Joconde, les liftings, le foot, les hélicoptères, la file d'attente, les Lolcats, cherche pas, tout ça c'est de la Civilisation. Alors quand des gens sont prêts à affronter avec des poussettes et des costumes chelous les SS et leurs bombes de Zyklon B pour la défendre, faut pas dire n'importe quoi, faut respecter.

Faut les respecter, ces jeunes, ces familles, ces vieux, qui ont toujours rêvé d'être des révoltés, des insurgés, des révolutionnaires, de ceux qui foulent au pied les dogmes bien-pensants et les pavés qui recouvrent la plage, de ceux qui montent sur les barricades le sein et les cheveux au vent pour clamer qu'Ils Ne Passeront Pas, tous ces communards en puissance qui rongeaient leur frein et trompaient leur destin contrarié en jouant avec les oxymores (j'aurais voulu mentionner l'inénarrable site www.lesrevolutionnaires.fr lancé par les Jeunes Pop' à l'époque mais le nom de domaine a semble-t-il et avec un génial à-propos été repris par un marchand de...chaussures. Des ballerines, peut-être.), des lipdubs hippies et des chansons de Michel Sardou, voilà qu'enfin on leur donne l'occasion de vivre sans procuration ces épopées libertaires qu'ils lorgnaient avec envie en 68, peut-être en 2002, ces foules denses et révoltées, joyeuses et déterminées, qui chantent, qui rient, qui s'embrassent et parfois même avant le mariage, l'occasion de se sentir actifs, bouillonnants, vivants, ce qui s'apprécie doublement quand on reçoit deux fois par semaines dans sa villa de Neuilly des prospectus de conventions obsèques.

Bref, les jeunes qui écoutent Tryo en fumant des pétards se sont sentis revivre avec "Indignez-vous", c'est au tour de la vieille France de se voir pousser des ailes à coups d'éditos du Point. On peut, avec le soutien de cette jolie "charité chrétienne" que les bigots oublient plus souvent qu'à leur tour, s'émouvoir en observant ces hommes et femmes, perpétuellement du côté du manche, se donner des coups de pelle de leur propre appareil répressif (moral - les médias, et physique - les CRS) pour se sentir exister. Il faut voir ces députés UMP qui ont toujours voté la police contre la rue, les élites contre le peuple, faire le coup de poing a l'assemblée nationale comme s'ils défendaient rien moins que le sens de leur vie. Il faut entendre les points Godwin, les "assassinats d'enfants", la dénonciation d'une violence d'Etat, d'une dictature, chez ceux qui il y a 50 ans pestaient contre "la chienlit". Le creux s'habille d'outrances pour mieux se dissimuler, et nous n'avons jamais vu un tel abîme.

Mais après la pitié l'émotion, la crainte. Parce qu'on peut légitimement s'effrayer de la violence, essentiellement verbale pour l'instant, mais c'est toujours comme ça que ça commence, dont ils font preuve dès lors qu'on ne brosse pas leurs intuitions dans le sens du poil, dès lors qu'on touche à leur confort moral, pardon, leurs valeurs. Et mesurer ce qu'il faudra de volonté et de souffle pour les convaincre qu'il est moins grave que deux hommes convolent plutôt, excuse my french, que quelques centaines de milliardaires enculent l'humanité.

Mais enfin l'été approche, le soleil brille, glissons si vous le voulez bien et avec volupté du bon côté des choses. L'optimisme voudrait qu'ils se lassent, d'abord parce que le sujet reste trivial quoi qu'ils en disent, et qu'entrer dans la Résistance contre un Mariage, fut-il Pour Tous, c'est le meilleur moyen d'entrer en fanfare dans la postérité des ridicules. On peut aussi espérer que s'impose à eux l'évidence, celle qui sapera leur combat et qui aurait dû même le saper dès ses prémices : les homosexuels existent, ils sont partout, peut être même dans l'enfant (c'est une figure de style) en poussette qu'ils traînent à la #ManifPourTous pour grossir les statistiques. Et que comme pour les femmes et les noirs avant eux l'Histoire aplanira ces conneries, parce que la tolérance et la paix sont, bien avant la famille hétéro-parentale, les conditions de la Civilisation avec un grand C et un petit sourire moqueur à l'encontre des excitations passagères.

mardi 16 avril 2013

Le vide

FLASH INFO SPECIAL - BOSTON, ATTENTATS - USA

Le présentateur : Bonsoir, priorité à l'information ce soir sur notre antenne, suite aux événements de Boston où la confusion règne, et nous sommes avec notre envoyée spéciale sur les lieux, Laurence Haïm, bonjour Laurence, vous êtes sur place, sur la ligne d'arrivée, que se passe-t-il que pouvons nous dire de la situation ?

L'envoyée spéciale : Bonjour François, bonjour à tous, ici à Boston la confusion règne, beaucoup de tension, les gens courent, les visages sont marqués, et, oh, extraordinaire, le Kenyan s'extrait du groupe de tête avec une accélération prodigieuse, quel effort magnifique, c'est incroyable.

Le présentateur : Laurence, Laurence, mais à part ça, à part le marathon, car nous rappelons les événements, des bombes, combien on ne sait pas, ont explosé sur la ligne d'arrivée du marathon de Boston, c'est la panique la confusion règne.

L'envoyée spéciale : Écoutez François c'est une ambiance extraordinaire ici, on sent encore la fumée des explosions, c'est le chaos même si la police s'est rapidement déployé sur les lieux et que beaucoup de gens ici aident du mieux qu'ils peuvent. Je suis d'ailleurs avec Philippe, bonjour Philippe, vous tenez un restaurant tout près d'ici, pouvez vous nous raconter ce que vous avez vécu, en direct, pour nos téléspectateurs ?

Le témoin : Heu, bonjour, alors voilà moi je n'étais pas encore là quand les explosions ont eu lieu, j'étais dans ma voiture, mais j'ai tout de suite entendu à la radio les événements, et quand je suis arrivé je me suis rendu compte que la confusion régnait, beaucoup de gens couraient, et cette odeur de fumée qui piquait les yeux c'est terrible.

Le présentateur : Merci Philippe, merci pour votre émotion, et selon vous qu'en pensent les américains que vous côtoyez tous les jours ici, en direct de Boston ?

Le témoin : Ben, nous n'avons pas eu le temps d'en parler, mais c'est sûr que la confusion règne, les États Unis sont un beau pays et c'est triste de voir ça, surtout un jour de marathon, c'est sûr, et puis ça rappelle le 11 septembre.

Le présentateur : Effectivement, on fait tous, je pense, le parallèle avec les terribles évènements du 11 septembre, merci Philippe, priorité au direct, Laurence, vous êtes au cœur de l'événement, vous nous dites tout sur ces explosions qui ont secoué le marathon de Boston.

L'envoyée spéciale : Oui François, oui, alors vous savez évidemment nous attendons plus d'éléments de la part des officiels, de la poli- J'APPRENDS A L'INSTANT, pardon, que le porte parole de la police fera une intervention dans les prochaines minutes - 

Le présentateur : Merci Laurence vous nous tenez au courant bien sûr en direct de Boston retour au plateau bonjour messieurs, nous sommes avec Alain Bauer, spécialiste du terrorisme international, et Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire, voilà, bonjour à tous les deux alors bien sûr, nous sommes tous secoués par ces événements dramatiques mais que pouvons nous en dire, Alain ?

L'expert : Bonjour François, bonjour aux téléspectateurs, alors je crois qu'il faut rester très prudent, nous ne savons pas encore qui pourrait revendiquer cet attentat, nous n'avons pas d'éléments qui nous permettraient de nous orienter vers une piste plutôt qu'une autre, peut être, on pense bien sûr aux musulmans salafistes, forcément avec l'engagement des États Unis pour la démocratie en Afghanistan et les évènements en Syrie, au Moyen-Orient, mais nous sommes à l'heure actuelle dans le flou et bien sûr il faut rester prudent tant que nous n'avons pas davantage d'information en provenance des autorités, on ne peut bien sûr écarter aucune piste.

Le présentateur : Laurent, vous êtes un grand amateur de hamburgers, qu'est ce qu'un expert des États Unis comme vous pense de tout ça ?

Le politique : Merci. Je souhaiterais tout d'abord exprimer mes plus vives condoléances pour les victimes, ce que nous vivons est un drame qui nous touche tous au plus profond de nos âmes et nous sommes tous des américains ce soir.

Le présentateur : Merci Laurent, je le rappelle, des bombes ont explosé sur la ligne d'arrivée du Marathon de Boston, et il y en aurait peut être d'autres, nous n'avons pas encore tous les éléments, il pourrait s'agir d'un attentat du moins c'est ce qu'il semblerait, Laurent, que peut-on retirer de ces premières informations ?

Le politique : Alors évidemment il faut je crois condamner fermement ces actes terroristes, les États Unis sont un pays de liberté et le marathon est une épreuve très difficile, c'est inhumain et barbare de s'y attaquer et bien sûr nos amis américains peuvent compter sur notre soutien indéfectible car dans la douleur il n'y a plus de frontières nous sommes tous solidaires et nous défendrons fermement nos amis américains contre leurs ennemis. Je réclame d'ailleurs au Gouvernement un débat qui me semble fondamental sur la sécurité des épreuves sportives, ainsi que la démission du Premier-Ministre.

Le présentateur : Pardon Laurent, en direct de Boston, Laurence, retour au direct, Laurence vous avez pu assisté à l'instant en direct a l'allocution du porte parole de la police de Boston, Laurence que pouvez-vous nous dire, priorité au direct ?

L'envoyée spéciale : Bonjour alors effectivement François le porte-parole de la police de Boston vient de terminer son allocution qu'il tenait depuis un podium en bois installé face a la mairie à deux pas d'ici et bien sûr le ton était grave et déterminé.

Le présentateur : Merci Laurence, et en savons nous plus sur les événements ?

L'envoyée spéciale : Écoutez Philippe, et je vous retranscris fidèlement les déclarations du porte-parole de la police, il est trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit de la situation, mais la police travaille activement à éclaircir la situation. Nous avons appris qu'il pourrait y avoir eu plusieurs bombes, dont certaines auraient été désamorcées par la police, à moins qu'il ne s'agisse de l'armée ou d'un canular, nous attendons plus d'informations, mais le porte-parole de la police de Boston nous a annoncé qu'il communiquerait très prochainement sur le sujet, je vous tiens bien sûr au courant dès que j'apprends quelque chose.

Le présentateur : Merci Laurence, on reste avec vous, je le rappelle, en direct de Boston, où, je vous le rappelle, nous venons d'apprendre que la police travaille et que nous en saurons plus très prochainement,  notre chaine se mobilise pour vous informer au plus près des évènements terribles qui viennent d'avoir lieu, je le rappelle, à Boston, en compagnie d'Alain Bauer et Laurent Wauquiez, sur notre tableau, priorité a l'info, en direct, une page de publicité et nous revenons avec nos invités pour débattre des événements terribles qui ont eu lieu à Boston, merci, a tout de suite.