Hier, c'était "journée de mobilisation" contre la réforme des retraites. Je n'y suis pas allé, et il semblerait que j'ai été suivi dans ma démarche par une écrasante majorité de français, ce qui montre bien que l'influence de ce blog ne se limite pas au décompte de ses lecteurs.
Je n'y suis pas allé, d'abord parce que j'avais oublié, et ensuite parce que je me suis résigné, ce dont je ne tire aucune fierté, et qui ne témoigne d'aucune "lucidité" bienvenue, c'est juste de la flemme et je remercie les rares courageux qui sont allés dans la rue dans le froid et l'indifférence générale pour rappeler qu'un tel mépris des élites pour le reste de la population française dépasserait forcément les bornes de la "séquence politique" définie par les partis et les médias.
Je vaquais donc à mes modestes occupations professionnelles, et alors que se dissipait progressivement ce sentiment de honte démissionnaire, le destin (cet enculé facétieux) est venu frapper à ma porte pour me rappeler que pareil renoncement moral se payait toujours.
En l'occurrence, le destin prenait la forme d'un mail de ma boîte annonçant une conférence interne sur le thème suivant : "Comment booster sa retraite ?" et qui se déclinait comme suit :
Je n'y suis pas allé, d'abord parce que j'avais oublié, et ensuite parce que je me suis résigné, ce dont je ne tire aucune fierté, et qui ne témoigne d'aucune "lucidité" bienvenue, c'est juste de la flemme et je remercie les rares courageux qui sont allés dans la rue dans le froid et l'indifférence générale pour rappeler qu'un tel mépris des élites pour le reste de la population française dépasserait forcément les bornes de la "séquence politique" définie par les partis et les médias.
Je vaquais donc à mes modestes occupations professionnelles, et alors que se dissipait progressivement ce sentiment de honte démissionnaire, le destin (cet enculé facétieux) est venu frapper à ma porte pour me rappeler que pareil renoncement moral se payait toujours.
En l'occurrence, le destin prenait la forme d'un mail de ma boîte annonçant une conférence interne sur le thème suivant : "Comment booster sa retraite ?" et qui se déclinait comme suit :
Allocations, pensions, rentes, taux : qu’on les conjugue au présent et pour nombre d’entre nous au futur, l’essentiel est de ne pas les mettre au conditionnel !Cela part certainement d'une bonne intention, hein, c'est sympa de vouloir éloigner de ses collègues et collaborateurs le spectre de la paupérisation. Mais recevoir cet hymne à la capitalisation privée, cet ode à l'individualisme forcené ou il appartient aujourd’hui à chacun d'entre nous de préparer son avenir" le jour même où quelques milliers d'inconscients un peu plus déterminés que les autres vont rappeler combien la réforme récemment votée menace les plus faibles d'entre nous, ça me laisse un goût amer dans la bouche. Parce que ça me rappelle d'abord que, sauf catastrophe, je fais partie des "protégés" sans le mériter aucunement. Et ensuite pour ce que cela dit du degré d'atomisation de notre société, où l'important n'est plus de construire un système satisfaisant pour tous, mais de se mettre à l'abri, si possible en filant ses thunes aux banques et aux assurances qui "boosteront" (j'ai du mal à décrire la haine que j'éprouve pour ces "jeunismes" de demeurés) avec enthousiasme nos petits patrimoines.
Or, la réforme en cours mettant en exergue les limites du régime actuel de retraites par répartition, nous manquons tous de visibilité quant à l’évolution du système dans sa globalité et au niveau de notre future pension de retraite en particulier.
De fait, il appartient aujourd’hui à chacun d'entre nous de préparer son avenir, à l'aide notamment des différents outils d'épargne retraite.(...)
Les intervenants issus de la filiale [PLIPLIPLIPLI] se proposent de répondre à ces questions, afin de nous aider à y voir plus clair, et nous donnent quelques conseils pour booster notre retraite.
Un témoignage supplémentaire de la guerre idéologique du "chacun pour soi", menée tambour-battant par une droite qui accumule les escarmouches contre toute construction (et protection) collective comme Eric Woerth les casseroles ou Moundir les aphorismes dyslexiques, et qui est en passe de l'emporter devant l'apathie de l'opposition et la résignation des glands qui considèrent la conscience politique comme une lubie ringarde depuis que le capitalisme nous a conduit à cette putain de fin de l'Histoire.
A dans trois mois pour ma prochaine déprime sur le thème du "comment minorer ses dépenses santé" suite à "la réforme en cours mettant en exergue les limites de notre système de sécurité sociale".
En attendant abattez les tous, Dieu reconnaitra Michael Essien.
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Regarde-toi dans une glace et fais comme elle : réfléchis.