Dans la vie, il y a des choses graves, importantes, dont l'appréhension n'est pas immédiate et s'avère parfois douloureuse et complexe, mais qui contribuent à nous construire, à nous déterminer, à nous élever.
Et puis il y a Fadela Amara.
Fadela Amara, qu'il eut été dommage de méconnaitre, et pour ça il nous faut remercier Nicolas Sarkozy dont le sens du casting jamais ne se dément, est depuis maintenant 3 longues années la caution "banlieue" de notre cher gouvernement.
Bien incapable d'exister politiquement tant son secrétariat d'Etat à la ville ressemble à un emploi fictif (et son "plan banlieue" à Duke Nukem Forever avant qu'il ne renaisse de ses cendres), Fadela garde cependant une certaine visibilité grâce à son langage fleuri ("je kiffe", "j'me la raconte pas", "j'le dis cash", t'as compris qu'elle vient de la téci ou bien ?), au naturel travaillé, et qui amuse beaucoup dans les grands médias, d'autant qu'il a le bon goût d'enrober un discours aussi creux qu'un Casimir pendu au mur.
Et donc Fadela est régulièrement de sortie sur les plateaux télé, histoire d'aller ne rien dire mais façon "wesh wesh", illustrant par là-même la formidable ouverture sarkozyste qui agrège sans parti-pris ni idéologie tous les talents de France, formant un espèce d'orchestre du pipeau aussi cosmopolite qu'indéniablement compétent. Elle était à ce titre invitée de l'émission "Mots Croisés" d'Yves Calvi pour débattre avec un panel varié (Elisabeth Levy, qui trouve que la France s'islamise et que ça fait peur; Ivan Rioufol, qui trouve que la France s'islamise et que ça fait flipper, et sûrement d'autres gens persuadés que l'Islam menace la République) de ce qu'est "Etre Français". L'occasion de dire plein de choses, dont ça :
Retranscription :
"Il faut aussi qu'on se dise qu'on est content et fier de notre histoire parce qu'elle permet de nous, elle permet de faire briller les valeurs universalistes il se trouve que c'est chez nous mais elles doivent être partagés par tout le monde mais surtout que la littérature ou tout ce qui fait la grandeur de la France il faut quand même qu'on se dise que c'est BIEN et qu'on arrête de se, de se taper la poulpe si je puis me permettre en disant systématiquement que..." *brouahah*
Outre qu'elle réussit l'exploit de ne rien dire du tout, et mal, dans cette tirade, je me suis permis d'attirer votre attention sur l'expression employée par Fadela : "se taper la poulpe". Pour "battre sa coulpe".
"Se taper la poulpe". Je crois que de honte je n'oserais plus jamais prendre la parole en public, à sa place. Ca m'amuserait presque si ce n'était pas consternant.
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Regarde-toi dans une glace et fais comme elle : réfléchis.