A l'heure qu'il est, la nouvelle essaime sur les blogs et journaux en ligne plus vite qu'un lip-dub des jeunes pop', mais j'estime nécessaire d'apporter ma modeste pierre à l'édifice qui, un jour, je l'espère, lui retombera sur la gueule pour lui réduire les maxillaires en charpie au point qu'à côté, le sourire de Berlusconi ce sera celui de Miss France : Nadine Morano a commis aujourd'hui l'une des citations les plus ouvertement décomplexées de l'histoire du sarkozysme, qui n'en manque pourtant pas.
Invitée à un débat sur l'identité nationale dans les Vosges (et plus précisément dans la ville de Charmes, en hommage à Maurice Barrès), la secrétaire d'état à la Famille et à la Solidarité a déclaré, ouvrez les guillemets avec vos combinaisons anti-radiations :
Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers
C'est superbe. Trouver une telle harmonie entre la stigmatisation de l'Islam et celles des jeunes de banlieue demande une expérience et un talent considérables. Car outre l'imbécile confusion entre un musulman et un wesh-wesh (qui se distingue de l'arabe par le fait que lui, même quand il n'y en a qu'un, ça fait des problèmes), l'idée que parler verlan ou mettre une casquette à l'envers serait contraire aux fondamentaux de l'identité nationale est d'une profonde, profonde, profonde bêtise. Imaginer qu'il existe une version canonique et immuable du parler populaire (qu'est le verlan, comme avant lui l'argot, le patois, le louchébem, etc...) qui serait partagée par tous et pour toujours, c'est crédible quand on lit le Figaro ou Finkielkraut, mais quand on a étudié Rabelais en troisième, on a déjà les armes pour démonter cette vision sépia-moisie de la langue française, qui dans la bouche du peuple est et sera toujours mouvante. Une langue ça bouge, et pas uniquement pour dire des conneries lors de débats décomplexés.
Je passe sur le port de la casquette à l'envers comme symbole de l'anti-nationalisme, si vous me le permettez.
Invitée à un débat sur l'identité nationale dans les Vosges (et plus précisément dans la ville de Charmes, en hommage à Maurice Barrès), la secrétaire d'état à la Famille et à la Solidarité a déclaré, ouvrez les guillemets avec vos combinaisons anti-radiations :
Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers
C'est superbe. Trouver une telle harmonie entre la stigmatisation de l'Islam et celles des jeunes de banlieue demande une expérience et un talent considérables. Car outre l'imbécile confusion entre un musulman et un wesh-wesh (qui se distingue de l'arabe par le fait que lui, même quand il n'y en a qu'un, ça fait des problèmes), l'idée que parler verlan ou mettre une casquette à l'envers serait contraire aux fondamentaux de l'identité nationale est d'une profonde, profonde, profonde bêtise. Imaginer qu'il existe une version canonique et immuable du parler populaire (qu'est le verlan, comme avant lui l'argot, le patois, le louchébem, etc...) qui serait partagée par tous et pour toujours, c'est crédible quand on lit le Figaro ou Finkielkraut, mais quand on a étudié Rabelais en troisième, on a déjà les armes pour démonter cette vision sépia-moisie de la langue française, qui dans la bouche du peuple est et sera toujours mouvante. Une langue ça bouge, et pas uniquement pour dire des conneries lors de débats décomplexés.
Je passe sur le port de la casquette à l'envers comme symbole de l'anti-nationalisme, si vous me le permettez.
Maintenant, je veux bien que la blondasse qui a commis cette bouse soit logée à la même enseigne que le préfet qui voyait l'Afrique à Roissy. A moins que les auvergnats ne viennent une nouvelle fois au secours des racistes institutionnels.
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Regarde-toi dans une glace et fais comme elle : réfléchis.