C'est chiant, les grands livres. C'est chiant parce qu'on aimerait pouvoir les commenter sans trop tergiverser, sans que chaque observation spontanée sonne comme une infinie platitude. Et puis c'est quoi, les grands livres ?
Ce pourrait être un livre sur la guerre, un livre sur les guérilleros, les fascistes et les ponts qu'on fait sauter.
Ce pourrait être un livre sur l'Espagne, sur ses collines, ses corridas et sa guerre civile aussi brutale et cruelle qu'une mise à mort.
Ce pourrait être un livre sur l'amour (et les chevreaux), sur la vie qu'on découvre et qui ne dure qu'un instant.
Ce pourrait être un livre sur l'engagement, sur le devoir avant tout et sur la mort dont on n'a pas peur.
Ce pourrait être un titre, simplement, parce que c'est un titre merveilleux.
Mais c'est l'histoire de Robert Jordan, sa jeune sagesse, son courage indifférent, sa vie infime et sa putain de dynamite. C'est un livre que l'Histoire écrase, et qui en même temps nous dit tout des franquistes et des républicains, et de la guerre comme impasse dans laquelle on ne peut qu'avancer, seul avec les autres.
Dans les aiguilles de pin, c'est pour eux tous que sonne le glas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Regarde-toi dans une glace et fais comme elle : réfléchis.