D'habitude on se réserve jusqu'au Nouvel an pour prendre de bonnes résolutions. Mais outre qu'il ne me déplait pas d'esquiver ce pénible lieu commun, il serait dommage que je vous explicite trois mois après son lancement les quelques décisions qui fondent ce nouveau blog.
D'abord, j'ai décidé de me relire. Après mûre réflexion, j'estime incohérent d'apprécier (avec force publicité) le journalisme qui se donne le temps de penser, et de me livrer néanmoins à cette forme un peu méprisable de course à la réaction à chaud, dans la crainte de n'être plus pertinent parce que plus dans le feu de l'actualité. Si mon propos se périme aussi vite que les discours, gestes ou polémiques qui l'engendrent, alors il n'a pas plus de valeur qu'eux.
Ensuite, j'ai décidé d'être régulier. Non pour attirer le chaland ou saturer les serveurs Google, mais parce qu'écrire ce n'est pas tout à fait comme le vélo, ça se perd extrêmement vite. Par écrire je n'entends bien sûr pas le fait de former des mots avec des lettres, mais celui d'employer les mots justes, de s'exprimer avec clarté, et de transmettre autre chose qu'un ennui poli aux (nombreux) lecteurs qui s'aventureront ici. Il ne s'agit pas ici de promettre un quelconque standard de qualité, mais de signifier que mon amour-propre ne saurait supporter plus avant cette paresseuse déliquescence dans laquelle je trempe ma plume quand je n'ai plus de feu (mon ami Pierrot).
Enfin, j'ai décidé de ne plus sombrer, ou du moins de résister de toutes mes forces à leur vilaine attraction, dans l'ad hominem et le sophisme. Oh, la colère, le dégoût, la volonté de provoquer ou la simple maladresse me pousseront certainement à quelques vilains raccourcis ou sales occultations. Mais si je trolle, je tâcherai tout du moins de ne pas m'en faire un sacerdoce.
Voilà pour les grandes lignes. On verra dans quelques mois si les promesses sont tenues.
mercredi 28 octobre 2009
[Humeur] Prise de pouls
Les motifs d'indignation sont nombreux ces jours-ci. On reconduit l'afghan, on lance du débat qui pue, on revote à l'Assemblée quand le premier vote n'est pas comme il faut, et puis on se met sur la gueule entre supporters parisiens et marseillais, relançant par là-même l'inexorable moulin de l'indignation conne.
En plus, ma XBOX a claqué hier soir, et je suis contraint de m'occuper intelligemment, ce qui n'est pas sans m'effrayer : je ne sais plus tellement faire.
Vous vous imaginez bien qu'avec autant de raisons de hurler il y en a, de l'article en puissance, de la prose vener, du fiel et de la violence verbale qui m'irrigue le clavier. Sans exagérer, j'ai l'impression de pouvoir compter mes cheveux du premier au dernier sans avoir fini d'écrire tout ce que j'ai sur la vésicule biliaire (Comment ça, je triche ?). Mais je reste sec : quand il s'agit de concrétiser la bouillonnante frénésie de mes colères, je suis comme la décence dans une interview d'Eric Besson, absent.
En attendant de me faire la violence nécessaire à l'accouchement de ces articles qui, j'en suis sûr, vous tiennent déjà en haleine, je tease.
En plus, ma XBOX a claqué hier soir, et je suis contraint de m'occuper intelligemment, ce qui n'est pas sans m'effrayer : je ne sais plus tellement faire.
Vous vous imaginez bien qu'avec autant de raisons de hurler il y en a, de l'article en puissance, de la prose vener, du fiel et de la violence verbale qui m'irrigue le clavier. Sans exagérer, j'ai l'impression de pouvoir compter mes cheveux du premier au dernier sans avoir fini d'écrire tout ce que j'ai sur la vésicule biliaire (Comment ça, je triche ?). Mais je reste sec : quand il s'agit de concrétiser la bouillonnante frénésie de mes colères, je suis comme la décence dans une interview d'Eric Besson, absent.
En attendant de me faire la violence nécessaire à l'accouchement de ces articles qui, j'en suis sûr, vous tiennent déjà en haleine, je tease.
mardi 27 octobre 2009
Polésie introductive
Le tréteau qu'un orchestre emphatique secoue
Grince sous les grands pieds du maigre baladin
Qui harangue non sans finesse et sans dédain
Les badauds piétinant devant lui dans la boue.
Le plâtre de son front et le fard de sa joue
Font merveille. Il pérore et se tait tout soudain,
Reçoit des coups de pieds au derrière, badin,
Baise au cou sa commère énorme, et fait la roue.
Ses boniments, de coeur et d'âme approuvons-les.
Son court pourpoint de toile à fleurs et ses mollets
Tournants jusqu'à l'abus valent que l'on s'arrête.
Mais ce qu'il sied à tous d'admirer, c'est surtout
Cette perruque d'où se dresse sur la tête,
Preste, une queue avec un papillon au bout.
Le pitre, Paul Verlaine
Grince sous les grands pieds du maigre baladin
Qui harangue non sans finesse et sans dédain
Les badauds piétinant devant lui dans la boue.
Le plâtre de son front et le fard de sa joue
Font merveille. Il pérore et se tait tout soudain,
Reçoit des coups de pieds au derrière, badin,
Baise au cou sa commère énorme, et fait la roue.
Ses boniments, de coeur et d'âme approuvons-les.
Son court pourpoint de toile à fleurs et ses mollets
Tournants jusqu'à l'abus valent que l'on s'arrête.
Mais ce qu'il sied à tous d'admirer, c'est surtout
Cette perruque d'où se dresse sur la tête,
Preste, une queue avec un papillon au bout.
Le pitre, Paul Verlaine
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